- Les artistes
Daria Hovora, piano
Daria Hovora a obtenu au Conservatoire de Paris les Premiers Prix première nommée de piano et de musique de chambre (classe de Joseph Calvet). Elle se perfectionne ensuite auprès de G. Sebök, G. Solchany et M. Pressler. Lauréate du Concours International de Piano de Montréal (1971), elle est également primée pour le meilleur accompagnement au Concours de violoncelle Gaspar Cassado de Florence (1972) et au Concours Tchaïkovski de Moscou (1974). Elle se lance alors dans une carrière de chambriste, jouant dans le monde entier avec notamment M. Maïsky (depuis vingt-cinq ans), P. Amoyal, I. Gitlis, R. Pasquier, J.-J. Kantorow, A. Dumay, G. Jarry, G. Caussé, B. Pasquier, F. Lodéon ou M. Portal. Daria Hovora a également créé des œuvres de O. Greif et E. Denisov. Sa discographie comprend notamment des mélodies françaises, les Sonates pour violoncelle et piano de Saint-Säens, la Sonate Arpeggione et des lieder de Schubert, un enregistrement avec Sonia Wieder-Atherton consacré à des chants juifs, ainsi qu'un récital Cellissimo avec Mischa Maisky.
le Quintette Monsolo
Une formation rare de quintette à cordes avec contrebasse. Formé en 2005 au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, cette jeune formation suit des conseils de grands musiciens comme Jens McManama, le ‘Maggini Quartet’, Jean Mouillère, Michel Strauss, Alain Meunier. Le Quintette Monsolo se produit régulièrement en France (Troyes, Paris (entre autre dans le grand salon des Invalides), Dieppe, Etretat, Illzach, etc) et est également invité pour faire des concerts au Royaume-Uni (Surrey, Wellington) et en Espagne (Palma de Mallorca). Le Quintette Monsolo a obtenu la bourse Spedidam ainsi que le prix de musique contemporaine lors du concours Forum Musical de Normandie 2006. En 2007, le quintette participe à l’émission « dans la cour des grands » en compagnie du tromboniste Nicolas Moutier. Leur répertoire est enrichit -grâce à une recherche approfondie- d ’oeuvres rares, d’arrangements (réalisés par les membres du quintette) et de créations originales, plusieurs compositeurs ayant montré leur volonté d’écrire pour le Quintette Monsolo, comme Alain Weber qui a composé spécialement pour eux «chants d’offrande obscure » en 2006.
Samika Honda, violon
Guillaume Molko, violon
Sylvain Durantel, alto
Nicolas Defranoux, violoncelle
Rémy Yulzari, contrebasse
- Le programme
Georges Onslow (1746-1853)
Quintette "de la Balle" en do mineur, opus 38
1. Allegro moderato ed espressivo
2. Dolore Minuetto non tanto presto Febbre e Delirio
3. Convalescenza Andante sostenuto
4. Guarigione Finale, Allegro
Georges Onslow
Quintette avec piano en si mineur opus 70
1. Allegro grandioso e non troppo presto
2. Andantino cantabile e simplice
3. Allegretto molto moderato
Issu d'une ancienne famille de l'aristocratie anglaise, George Onslow est né le 27 juillet 1784 à Clermont-Ferrand où Édouard, son père, était venu s'installer à la suite d'un scandale familial qui l'avait contraint à quitter son sol natal. Rapidement intégrés dans la notabilité clermontoise, les Onslow mènent une vie paisible jusqu'en 1789, date à laquelle la Révolution vient compromettre leur sécurité. Édouard Onslow est poussé à l'exil en raison de ses activités favorables au royalisme. George l'accompagne dans ce qui va devenir pour lui un voyage d'étude. Entre 1798 et 1806, il étudie le piano auprès de plusieurs maîtres, à Londres, en Allemagne et en Autriche. Pour Onslow, l'étude du piano n'était d'un "talent de salon", une facette de son éducation, au même titre que les mathématiques, l'Histoire, l'escrime, l'équitation, le dessin… Du reste, Onslow ne se produisit jamais en récital en tant que pianiste. Il commence à composer à 22 ans. Son premier recueil de trois quintettes remporte un tel succès que tous, dont Pleyel, son éditeur, l'encouragent à persévérer.
Il devient rapidement un compositeur incontournable de la vie musicale de la première moitié du 19ème siècle – il est surnommé "le Beethoven français". Son œuvre, si elle compte plusieurs opéras et symphonies, est essentiellement consacrée à la musique de chambre pour cordes, avec pas moins de 36 quatuors et 34 quintettes.
Onslow écrivit le Quintette "de la Balle" op. 38, n° 15, après un accident de chasse survenu en 1829 : il était en forêt, traquant le sanglier au sein d’une bande d’amis. Soudain, lui vient à l’esprit une phrase musicale qu’il note sur un calepin tout en marchant. Perdu dans ses pensées, il sort des chemins balisés, et c’est l’accident : un chasseur le prend pour un sanglier et lui tire dessus. Il est gravement blessé, touché au visage, et perd une partie de ses capacités auditives. Ce drame déclenche en lui une foule d’impressions musicales, et il raconte musicalement son aventure par un quintette à cordes, formation qu’il affectionne tout particulièrement. Chaque mouvement porte un titre : douleur, fièvre et delire, convalescence, puis guérison : tout est bien qui finit bien.
Dans sa musique instrumentale et orchestrale, Onslow préfigure le romantisme par la richesse de son harmonie, la prépondérance des chromatismes, le tempérament tempétueux et tourmenté de son écriture et la ferveur de ses thèmes lyriques : la difficulté d'exécution de ses quatuors et quintettes, déjà connue de son temps, constitue un des motifs de leur abandon par les interprètes.
Tout en ayant eu une brillante carrière internationale, Onslow est resté fidèle à l'Auvergne. Il fut un châtelain respecté et entouré de bienveillance : véritable gentleman-farmer, il mit autant de talent à gérer ses propriétés qu'à négocier ses contrats avec Breitkopf & Härtel. Ses dernières années sont assombries par la perte du succès qu'il met au compte de l'engouement croissant pour Beethoven dont il juge les dernières oeuvres incompréhensibles. Mais il est enthousiasmé par les oeuvres de Berlioz. Il disparaît le 3 octobre 1853.
- Le lieu
Salle Val de l'Isle, 12 rue de l'Isle à Troyes
- Les photographies
cliquez ici pour voir le diaporama de Gérald Gublin-Vanesse
- Les articles
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